Des hameaux vers un village

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Depuis la période romaine jusqu’au siècle des lumières, au travers des invasions barbares, du Moyen-âge et des Guerres de Religion, Rodilhan s’est lentement bâtie, parfois dans la douleur la plus grande.
Les documents sont souvent rares avant le XVIIe et les recherches difficiles.


Rodilhan n’échappe pas forcément à cette règle, mais il faut quand même constater que l’on retrouve souvent le village cité dans les ouvrages relatifs à la vie religieuse de Nîmes, Saint-Gilles entre autres. Ainsi les cartulaires, compoix, chapitres de ces villes font références aux endroits de la commune que nous associons maintenant à des lieuxdits, des quartiers, des terres.
Deux principaux hameaux, associés à des prieurés formeront avec Rodilhan l’ossature principale de l’habitation. L’évolution géographique et démographique fera se rassembler les populations autour du hameau de Rodilhan.
Le plus important, tant par sa situation stratégique qu’historique était le hameau de Quart. Ménard pense que la position de ce village, au quatrième milliaire sur la voie Domitienne lui a fait donner le nom de Quart. Situé sur le Vistre il fut sans doute, de par son lieu de passage obligatoire sur le trajet vers Beaucaire, une source de revenus par péage. Les légendes prêtent de nombreuses batailles à cet endroit, dont une  ayant fait près de 30.000 morts entre Clothaire, fils de Clovis, et les Wisigoths.
Nous retrouvons trace de «villa Quarto» et de «Sanctus Martinus» (église de Saint Martin) qui est «in villa Quarto» dans le cartulaire de ND de Nîmes en 921. Le hameau de Quart, Saint Martin de Quart et le Pont de Quart sont encore mentionnés en 1547 avant que les Guerres de Religions ne mirent un terme à son existence.
En 1573 les Calvinistes rasèrent Saint Martin de Quart, les rares habitants ayant échappé au massacre se réfugièrent à Rodilhan ; on dit que les matériaux récupérables de Saint Martin servirent à construire l’église paroissiale.
Aujourd’hui le lieu-dit des «Vicaresses » en est le dernier souvenir.
On notera, dans le cartulaire de ND de Nîmes en 921 la citation d’un moulin «... qui est in via qui de Carto ad Costaballenes discurrit.».
De l’autre côté de la commune, en bordure du chemin des Canaux, repérable grâce à la petite chapelle cachée dans les cyprès devait se situer le hameau de Polvelières.
Domaine romain, attesté dès les premiers temps de l’occupation romaine, une vente passée en 913 entre les propriétaire de la «villa Vols» et le prévôt Ansemir transforma ce domaine agricole privé en prieuré civile dédié à Saint Jean Baptiste.
Le hameau de Polvelières faisait partie de l’assise de Calvisson. Le seigneur de Manduel en avait la haute et basse justice. En 1322 d’après l’estimation de cette assise, le hameau ne se composait que de deux feux.
La quiétude des lieux, la ferveur chrétienne des occupants et la qualité de vie prirent fin en 1541 ; les Guerres de Religions, une fois encore, montrèrent toute leur horreur en faisant raser le hameau.
Tout comme pour Saint Martin de Quart la population, mais également le titre d’église rurale de Saint Jean, se transportèrent à Rodilhan.
La propriété se remonta petit à petit et en 1653, pratiquement reconstituée, elle passa par héritage à Raymond de Chanaud. Ce dernier voulut rétablir l’église première, ce qui fut fait en 1708. C’est cette chapelle, consacrée et bénie en 1871, que nous voyons à l’heure actuelle.
Au XVIIIe le prieuré simple et séculier de Saint Jean de Rodilhan valait 3000 livres.
On trouvera cité en 1671 dans le compoix de Nîmes le Mas des Iles en tant que ferme de Nîmes ; en 1825 dans le notariat de Nîmes le Mas de Pieyre.
Cité également dans ces documents de référence dès 943 le Buphalones, Bufalone en 943 et 1050, Buffalon en 1479 et 1548, Buffelon en 1571.
L’avenir de la constitution de la paroisse de Rodilhan passera à nouveau par une pèriode de regroupement avec une autre paroisse avant de devenir une commune à part entière.