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Une famille cruellement touchée
Ils sont deux mentionnés sur le Monument aux Morts de la commune, deux parmi les sept dont les noms sont gravés sur les plaques commémoratives. La famille Maurin a payé un lourd tribut au premier conflit mondial de l’histoire de l’humanité.
En ce mois d’août 1914, les rodilhanais, comme tous les français rappelés, partent la fleur au fusil en vouant les allemands à perdre rapidement une guerre dont tous attendaient la revanche depuis quarante années.
La famille Maurin est originaire de Chasseradès, en Lozère. Le père, Jean Baptiste s’est marié à Laveyrune, en Ardèche. De cette première union il eut Jean Baptiste Adrien, qui, à plus de quarante ans participera à la Grande Guerre, sera réformé pour tuberculose pulmonaire, et décèdera à Bouillargues, à l’âge de 76 ans.
Remarié à la soeur de sa première femme, le père Maurin viendra s’installer avec sa nombreuse famille, à Rodilhan, à la fin du dix-neuvième siècle. C’est là que cette maudite année 1914 marquera à jamais la mémoire de la famille.
Le 2 février, Jean Baptiste mourrait et la semaine suivante, le 9, Julie Chalbos, sa femme, le suivait dans la tombe. Leurs 5 garçons, 7 mois plus tard, partiront pour la guerre. L’aîné, comme nous l’avons vu, perdra pendant le conflit, une capacité pulmoniaire normale ; son beau-frère, Claude Etienne Palatan, décèdera le 8 juillet 1916 dans la Somme des suites de ses blessures, il est mentionné sur le Monument aux Morts de Rodilhan.
Marieux (il sera rebaptisé Marius par les services de l’armée) André Firmin Maurin, âgé de 37 ans en 1914 fera la campagne contre l’Allemagne du deux août au 11 février 1919, principalement aux chemins de fer PLM.
Clément, le fils suivant, âgé de 31 ans au début de la guerre, sera blessé par un obus en mai 1916, évacué, il passera d’hôpitaux en hôpitaux jusqu’en 1917. Réformé temporaire en 1918, il décédera le 14 septembre 1918 à Nîmes. Mentionné sur le Monument aux Morts de Rodilhan, il n’a jamais toutefois été déclaré Mort Pour la France.
Ernest Julien MAURIN, tout juste âgé de 25 ans, lorsqu’il est porté disparu, en captivité, le 26 novembre 1914, sera signalé décédé le 20 octobre 1918 par la Croix Rouge de Genève. Il a sa sépulture à Sarrebourg, nécropole nationale des prisonniers de guerre, tombe n°5510. Mort Pour la France, Ernest Julien est mentionné sur le Monument aux Morts de Rodilhan.
Le benjamin de la famille, Jules, qui fête ses 20 ans, le 2 janvier 1914, un mois avant le décès de ses parents, sera incorporé le 6 septembre 1914 et libéré le 28 août 1919. Réformé pour bronchite et problèmes respiratoires, plusieurs fois gazé sans doute, blessé le 7 novembre 1918, il entendra la proclamation de l’armistice depuis son lit d’hôpital. Jules terminera sa vie en 1980 à Allègre-les-Fumades. A noter que les maris de trois des filles Maurin feront campagne contre l’Allemagne et en reviendront indemnes.
La famille Maurin, aussi grandement touchée, fait partie de ces milliers de familles qui auront donné leur sang, durement, et parfois dans des conditions qu’elles ne méritaient pas, pour sauver la patrie.
Pensons à leur rendre hommage, à se souvenir de leurs sacrifices, à comprendre les événements afin que les générations futures n’aient pas à connaître les mêmes douleurs.